Les âges de la vie d’une femme 2005-2006
L’élévation du Moi 2005-2006
Passer dans un musée, regarder les oeuvres est un temps de plaisir
mais y installer une exposition donne à voir le lieu d’une manière autre!
Les cristalloïds
Aériens et terrestres
ancrés, flottants instables sur l’onde miroitante
S’inscrivent en reflets dans l’univers cosmique
Racine de résine au monde du miroir d’images – échos des multivers
Où les réalités s’éveillent
au seuil du rêve de dépassement des ténèbres
Rayonnantes ondes d’imagination d’un au-delà de Résonance……….
Force vers le retentissement du souffle
à la limite du réel du timbre des voix multiples
Fille d’antiquaire, dès l’enfance je pouvais toucher, caresser des pièces rares… percevoir leurs ondes vibratoires et rêver leur passé. Pendant mes études à l’école du Louvre et lors de fouilles archéologiques le contact privilégié avec nos trouvailles et le vécu des objets développent des questionnements sur le passé et son avenir.
Depuis…plasticienne, je questionne la rémanence des choses, leur message au présent, le ”Passage” et les interférences du temps, des lieux, des événements et des gens.
Un » espace – hors – temps » écart de passage ancré dans le présent d’une salle d’archéologie d’un musée muséum.
L’ENTRE est passage entre connu et inconnu ∞∞∞∞∞∞ Lumière et ténèbres
L’ENTRE est le lieu de la vibration ∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞ Point d’énergie
∞∞∞∞∞∞ Mouvement sans fin de pensée complexe
L’ENTRE lie cosmique et humain vers l’unité perdue
L’ENTRE le possible de tous les mystères
Là, le miroir de l’inverse sollicité par » l’artiste – alchimiste » pénètre strate après strate le reflet d’infini pour construire le présent de l’Entre.
Mouvances translucides » oxymore – volume » d’une éphémère empreinte du durable. Echos d’images impalpables, passage mémoire de strates de vies d’imperceptibles ailleurs vers l’infime du vide.
Les matériaux de l’Entre sont éminemment symboliques
Cassée, roulée, attaquée par le sel, dépolie par la mer… la silice manufacturée subit le passage du temps L’objet ordinaire, magnifié par l’usure devient » pétales de verre «
Minérale fusion solidifiée
Pierre lumière chamanique ∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞ transparence de l’Entre monde
La poussière d’étoile naît
Sonores sabliers de verre ∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞ Perpétuel devenir d’une aventure inachevée
∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞ Prophétique espace-temps du vivre
Instruments de la révélation primitive
Translucide verre d’opale aux reflets moirés par les poudres précieuses
”le verre de papier » naît de la transmutation du matériau fragile en solide réceptacle
∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞ secret des métamorphoses hermétiques
Un écart ancré dans le présent et son passé
Un au-delà du seuil ultime, lieu de poésie, d’alchimie, d’art, magique » hors- temps » lieu du doute où tout devient possible
La rémanence devient le reflet du passé du temps, image seuil de l’autre. Imprévisible hasard des événements
Ombres imaginaires réalisées pour d’apparentes réalités virtuelles.
2009 Le bonus de l’Entre
La multiplicité des » Entre » entremêle des univers parallèles.
Les courbures concaves des miroirs font converger les reflets, les infléchissent, les détournent pour des images virtuelles qui questionnent la réalité du présent.
Morceau de tombe, montant de porte détourné de ses attributions, le mégalithe du Serre des Fourches est devenu « Menhir ».
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Le conceptuel -esthétique manipule sens et images pour faire acte de présence par une quête personnelle, qui questionne la vie et l’humain en particulier.
Pour moi
la création est la quête, non le but.
Recherche de l’intensité intérieure pour porter le travail vers la poésie ironique, l’ambiguïté du sens et
l’expérimentation technique du nouveau matériau. Ma démarche s’inscrit dans une recherche à long terme, où chaque série en induit une autre (certaines séries comportent beaucoup de travaux, d’autres très peu.)
Travail en effet puzzle, où chaque pièce, chaque élément… se complètent, se superposent et s’entrecroisent pour former un tout cohérent dans la durée et l’idée évidente que :
« le présent est toujours le passé du futur ».
Supports et formes sont diversifiés, mais indissociables : la gravure et les livres … sont, pour moi, aussi importants que les installations ou les nouvelles technologies. Les techniques, les matériaux employés et le geste changent avec le thème traité et chaque élément est soigneusement choisi pour un travail en harmonie symbolique avec mon concept.
C’est un peu plus de 4 ans avant leur présentation que j’ai décidé « les choses » tout le monde parlait du passage de l’an 2000 et du IIIème millénaire, l’avenir, l’avenir bien sur… … mais le présent et l’état de l’humain dans ce présent, qu’en était-il vraiment ?
Cet homme du IIIème millénaire, qu’avait-il de si différent de celui du paléolithique : son environnement scientifique et technique, sa durée de vie… ?
Mais cet être a-t-il su construire une humanité digne de lui : le paraître est partout dans l’ère de la société du spectacle. Certains hommes d’aujourd’hui ne sont que des enveloppes vides, très belles, cultivées, entretenues,…
mais vidés de sens, ils ont perdus leur humanité, voilà les choses.
Aujourd’hui encore, la mort est partout, il faut espérer et de voir cette mort comme une renaissance
possible de l’espèce, comme un passage. J’ai donc travaillé sur les rites de l’embaumement et l’espoir « en athée mystique »
Les choses : 1999 — 2005 C’est aussi une année de recherches symboliques et techniques pour mettre au point les matériaux et les matières utilisées (tout est fabriqué par l’artiste) et 4 ans de réalisation
Soit au total 549 pièces pour 9 installations, 2 livres d’artiste et 7 sculptures
La présentation de Martigues en février 2004 occupait 400M2
En 2005 le musée de Gap acquière et expose une des 9 installations : les portes des choses pour du spirituel dans l’art.
« Suspendus dans leur envol,
ils s’agrippent à leur illusoire enfermement, perlés d’amères préjugés.
Leur cage se confond à ce corps
translucide, leur attente se confond à cette quête de lumière.
Miroir de désespérance où l’être de
précarité se dore au soleil
Chaque rayon mordore leur
construction. » (Cate Cape)
Innommables reliques virtuelles de l’humain en décomposition, sentiment du désastre engagé
Homme créateur de désastre par manque de réflexion
Homme qui dans une absurdité totale met en danger l’espace universel
Homme superficiel, qui aveuglé, a perdu l’essence même de son être
Corps dont il ne reste pour certains, qu’un infime souffle d’esprit… comme le souvenir du vécu
Corps où la beauté et la matière ne sont que le reflet de l’apparence du visible
Corps dont le flux de vie s’est écoulé, désolation de la beauté feinte, avancée inéluctable vers la disparition de l’espèce… … jusqu’à l’effacement de la trace
Choses d’apparence, illusoires, trompeuses, superposition de masques aux défroques vidées
Choses d’images, signes passés de la présence humaine
Choses êtres ou objets
Martine Viala octobre 2003
Pierre de papier : dureté de la pierre et fragilité du papier.
Le papier mâché est travaillé en partant de mélanges de papier spéciaux et amalgamé avec des colles et des résines diverses qui lui donnent sa solidité au séchage. Le papier est déchiqueté, trituré, malaxé pour réaliser des » poupées marionnettes » de moins en moins humaines. Puis après séchage est enduit de couches fines de glacis de nacre pulvérisé…
Ce n’est qu’après une dizaine de couches entrecoupées de séchages, que l’on obtient l’effet désiré. Avec l’avancée du travail, les corps s’allongent, se recroquevillent et disparaissent de plus en plus sous leurs artifices. La pierre, symbole de sagesse est liée aux pratiques magiques et permet la transmutation de l’opaque vers le translucide, des ténèbres vers la lumière.
Pour Raymond Lulle la pierre philosophale est l’élixir de la vie.
Perles de verre :
Le verre, comme le cristal, représente la transparence, intermédiaire entre les mondes du visible et de l’invisible. Le cristal serait le reflet de l’inconscient et raconterait, à travers nous, l’histoire du monde. Les perles sont, comme le nacré, symbole de renaissance spirituelle après la mort. Signifiantes de pureté elles régénèrent.
Le jade :
Emblème de la perfection et des qualité morales, indestructible, il est chargé d’énergie cosmique. Il joue un rôle primordial en alchimie. Pour les pratiques funéraires il sert à la régénération des corps et souvent assure l’immortalité. Le vert de la pierre de papier cherche à donner un effet de jade.
Le quartz rose :
Il allie les qualités du cristal et de la couleur rosée symbole de régénération. Certaines parties de la pierre de papier sont légèrement rosées. Quelques formes font penser aux kwanin, déesses asiatiques réalisées en jade ou quartz rose.
Le chiffre 9 : employé comme valeur rituelle.
Le 9 c’est la totalité des trois mondes : ciel, terre et enfers, mais aussi les 9 sphères célestes, les 9 cercles infernaux. C’est la chiffre de la plénitude chez les chinois… Ce sont les 9 ouvertures de l’humain, ses voies de communication avec le monde, qui servent dans les rites d’embaumement. En fait l’on retrouve le chiffre 9 tant dans les mythologies anciennes que dans les rites chamanique, il annonce la fin et le recommencement.
Pour l’ensemble du travail, le nombre de pièces réalisées est un multiple de 9, en plus chaque série ou installation est basée sur le chiffre 9.
L’ensemble des choses est actuellement de 549 pièces de 23cm à 2.20m.
2006 Le monde des Choses
» Avec les portes des choses” Martine Viala ne cherche pas à construire
Elle propose une parenthèse, une pause, un au-delà de l’histoire.
Par la création d’un temps mort, elle mobilise cette vie silencieuse quinous habite à l’intérieur. »
Les portes des choses sont-elles limites, frontières, passages…
Ou bien, territoires de »l’entre », espace de non lieu?
En fait, ici, est le moment privilégié où l’on est double, à la fois sortant et entrant
Seul instant où début et fin se confondent naissance et mort,
espace de choix ou de non choix vers une autre voie…
(Frédérique Verlinden conservateur du musée à Gap)
2015 Musée Départemental à Gap
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Quand la photo devient lumière
2012 Musée Départemental à Gap
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Une trajectoire humaine : la mienne
Aventure spirituelle de la connaissance de soi
2012 Dans le crissement des lumières miroirs
Dépasser ses peurs, mes peurs
Ne plus être ni dedans, ni dehors
mais un tout en devenir
Le corps est abris
Le corps est angoisse
Echapper au corps
et
passer d’état d’ombre à celui de lumière.
2006 Musée Départemental à Gap
L’installation finale au musée de Gap
se divise en 3 espaces distincts qui s’enchevêtrent et sculptent la salle Lesdiguières.
Le plus petit espace : Martine Viala fait référence à l’artiste, sa profession, …elle réfléchit le rôle de la plasticienne dans la société du spectacle.
L’espace « com » joue une apparition de lumière pour un « portrait reflet » qui renvoie à la télévision par des vidéos (d’installations plus anciennes) et une borne interactive.
Le portrait est mis en relation avec l’ego et le narcissisme, par la mise en parallèle avec le Napoléon en buste et l’énorme tombeau du connétable de Lesdiguières.
C’est un couloir ”un Entre” qui conduit de l’espace « com » à l’intime, lieu de passage obligé dans la quête du « Je » : miroirs, ombres et reflets.
L’ Entre
Passagère de vie au bord de l’inconnu
Les murs tapissés de film miroir donnent un effet déréalisé du Moi.
Martine Viala joue sur l’inverse et oblige à passer dans cette zone mouvante, où se mêlent ses portraits et les reflets changeants des visiteurs.
Le corps est instable
Le Moi est une zone indistincte.
L’individu c’est le corps dont la peau est la limite entre le Moi intérieur et les autres. L’empreinte marque la série des portraits en pied : les âges de la vie (série de 18 photos argentiques retravaillées à l’ordinateur, dont 4 tirées sur plexiglas) et le temps qui passe inscrit sa décrépitude.La quête du moi (27 photos argentiques retravaillées à l’ordinateur dont 5 tirées sur plexiglas).
Identité persistante au-delà
du visible
Espace le plus grand pour le lieu de l’intime là encore tout est tendu de film miroir qui renforce la mouvance. L’on pénètre dans ce lieu par une très petite ouverture basse et après avoir chaussé des chaussons de bébé tricotés à cet effet.
Passer les seuils de l’ombre dans le temps
du vivant
Anéantissement, miroir brisé de vie
Seuil de l’angoisse
L’entre
Seuil du vide
Seul lieu de présence de l’être et du Moi.
Volonté de Martine Viala d’investir le ou les mondes parallèles de l’invisible.
L’espace très sombre, n’est éclairé que par des leds qui renforcent encore l’effet de mouvance et de spectral, une machine à eau fait circuler un mince filet qui tombe dans un « bassin-cercueil », circulation des énergies du vital…jusqu’à la mort.
Suspendus, à peine visibles, des tubes de plexiglas travaillés avec des perles de verre intègrent de petites sculptures en plexiglas ils symbolisent les strates de la mémoire.
Secret du soi
même pour soi
Impossibilité du fixe
Fugace des moments
Film de création tourné dans l’installation au musée à Gap en 2006
2007 Lumière lunaire de l’Entre
2006 – Installation éphémère in situ sur le plateau de l’observatoire de Calern, présentation avec participation du public. 7ème exposition de In Situ Corpo
Les installations des ”Porteuses d’ombre” sont présentées en photo plastique avec les Veuves
Je suis artiste et femme, depuis plus de 30 ans, mon travail porte cette dualité complémentaire et constructive dans la quête de la source originelle et primordiale du Moi pour percer le visible. On ne peut pas séparer l’art et la vie, le quotidien, l’environnement,…influent sur l’artiste et interfèrent dans les recherches.
Le choix des arts plastiques comme support de la quête vient de la possibilité du dépassement des limites culturelles et de la liberté qui en découle.
Ce qui est important c’est d’être vrai et honnête avec soi-même dans la démarche : alors la réalisation sera juste, en accord avec les recherches. L’artiste fait des propositions intellectuelles et plastiques pour
Depuis 1983 je réfléchis le « Passage », toutes les formes de passages, par la mise en question des dimensions dans l’espace (3 ou plus) et de la linéarité du temps. Je travaille l’invisible et l’indicible, ce presque rien….ce vide si révélateur d’autres réalités ou de réalités autrement. Réalité mais pas vérité, ni beauté,…plutôt le magique, le sacré, la poésie…
Au premier abord, les gens voient la surface des choses, puis vient le moment des choix d’avenirs « le Passage ». Le philosophe, l’artiste,…vont plus profond encore vers le dévoilement et la connaissance. Jamais l’on ne trouve la réponse, ce qui est important c’est de poser les questions. Le doute est l’ami du chercheur.
Chaque exposition présente un état de quête et ouvre le Passage vers un autre « état » dans la continuité du chemin vers l’approfondissement.
Premier manifeste en 1998, le second en 2000.
C’est la mise en situation de « volumes » fabriqués par l’artiste pour des installations dans un environnement précis. Chaque pièce, ou morceau d’installation est elle-même une réalisation artistique, mais fonctionne en plus avec l’ensemble.
======= Une signification modulable renforcée par l’organisation en fonction du lieu
======= Un art éphémère dont une partie est pérenne.
L’installation est un art éphémère, elle n’est jamais reproduite à l’identique. Chaque questionnement ou lieu de monstration induit un médium qui renforce le sens. Pour la forme le travail s’organise autour de 2 axes :
Soit : un travail de volumes en matériaux signifiants symboliquement
Soit : le médium lui-même fait sens, Photos-vidéo-performance-numérique…
Les installations ou les autres formes de la recherche peuvent paraître très différentes d’une exposition à l’autre puisque les matériaux et les techniques s’adaptent au thème et au sens. Mais toutes sont reliées, se répondent ou se questionnent dans la durée, confirmant leur pertinence.
Je réalise en plus un important travail d’archivage et de classement (photos, vidéos, textes…) seule trace pérenne de ce qui fut.
Tout d’abord j’étudie le rapport des humains avec la naissance, la mort, le primitif….les signes du passage sur terre et la création de l’univers (1983…1991)
– Traces, signes, empreintes puis les rêveurs et au passage de la comète d’Haley cosmologie,…
Ensuite, les morts sociales…la guerre
– Les Veuves (1984…1994) puis les Porteuses d’ombre (1994…2005) en photos
– « et si il était encore temps » (1990…96) et scénario pour un chaos organisé (1997…2000) pour le travail en volume-matière.
Puis avec le Passage au IIIe millénaire, la fragilité de l’espèce et sa destruction « programmée »
– Les Choses, les portes… (2000…2005)
Peu à peu, la relativité, la physique Quantique, les interférences avec le passé m’ouvrent des portes transparentes, mais possibles et ressenties : regarder pour voir.
– Trans-apparence (1996…99)
– Les hétaires (1998…2000)
– L’Entre (2005…2010)
Peu à peu, tout ramène au « Je » et si l’individu était lui-même un univers, une porte, un Passage vers d’autres choses, d’autres réels, d’autres questionnements,…???
2 grandes séries « Reflets » et « Ombres » débutées en 2005 sont toujours en cours, l’autoportrait et la lumière prennent de plus en plus d’importance (photos, vidéos, performances et installations).