La vidéo de recherche

 

Les premières années – les années 80

Tout commence par la fondation du C.E.R.C.A* en 1982 

Puis de groupes de recherche

          – A Suivre… en 1983– moyen pour les artistes de réfléchir ensemble et de dynamiser nos recherches contemporaines – beaucoup d’expérimentations…des performances, de la musique,…

          – Neige sur l’écran en 1983 s’oriente vers la recherche multimédia et le film expérimental

Avec les performances et les installations éphémères il faut filmer pour faire trace, une demande de subvention régionale permet en 1984 l’achat d’un matériel vidéo transportable.

Les années 80 seront à la fois

– l’apprentissage de cette nouvelle technique (stages de prise de vues, de scénario, de montages,…)    je travaille sur des documentaires pour une « boite » de production niçoise (MJM*).

– et des années d’expérimentation artistique avec  « les moyens du bord »  

Entre 1985—-87 réalisation de plusieurs films autour du signe, de la trace et des yeux (vidéo JVC – VHS et un ordinateur TO7 pour les trucages, création des musiques concrètes)  

Neige sur l’écran devient producteur des films de recherche

15 ans – sans production vidéo 1990 : arrivée à Marseille – changement de lieu, d’atelier et… plus de matériel. Les recherches évoluent et s’orientent vers d’autres supports de création : arrêt de la performance et de la vidéo.

 

 

Années 2000 – et aujourd’hui

En 2000 à Martigues la présentation de « Les choses »  installation de 400m2 déclenche l’envie de travailler avec la lumière pour sculpter l’espace  et créer des ambiances plus signifiantes. Participation à une performance théâtrale filmée dans l’installation. 

En 2004 la rencontre avec Madame Frédérique Verlinden, conservateur au Musée Départemental à Gap, va faire évoluer et dynamiser mon travail.

10 ans d’échanges, de relation, de création,…d’amitié

10 ans de quête où le musée est au centre du travail  

L’exposition  « les Veuves »  présente des installations où la photo (noir et blanc) multipliée est mise en situation pour créer une atmosphère particulière, proche des effets cinéma.         

      

                

En 2006 lors de l’exposition du  « Je »  la lumière, le reflet, le corps sont au centre des questionnements …. 

                                                                           ….retour à la performance et à la vidéo de recherche            

La reprise de la vidéo de recherche m’oblige à me « re-situer » par rapport à ce médium qui a fortement évolué en 15 ans, mais aussi aux nouvelles orientations de la quête plastique…et personnelle.

Une partie des films est coproduite par le Musée Départemental à Gap qui stimule les recherches par plusieurs expositions personnelles et de groupes.

Chaque film est une éphémère empreinte d’un moment de quête

Tout au long de ces 10 ans, la vidéo prendra une orientation nouvelle pour se modeler sur les recherches plastiques : si le Passage et l’Entre sont toujours présents, le reflet, l’ombre et la lumière renforcent le côté spirituel et questionnent le virtuel et la réalité vraie. 

L’ombre portée propose la dualité par projection du Moi. L’ombre est statique et figée, ici le double est déformé pour communier avec l’espace récepteur. L’instant révèle l’invisible et imprime le moment du passage.

Le reflet est un « écho d’image » : le Moi est déformé, mouvant, insaisissable et flou en liaison avec l’espace-temps, il questionne le dépassement possible des apparences.

Ici, perceptions fugaces, ombres et reflets se posent en complémentarité et jouent sur le paradoxe de leurs oppositions volontairement perverties, prétexte au ressenti d’univers autres.

La lenteur propose la volonté de « pausé – posé », de trouver le juste temps – celui de s’arrêter pour penser, de retrouver la qualité et le sens du long terme (le slow de Carl Honoré dans les années 80)              

Les installations s’allègent d’une partie du volume, remplacé par des projections de photos et vidéos en « sculptures de lumière « . 

Dans ces jeux « d’échos d’images » le réel est perverti, déformé,…il questionne l’au-delà de la réalité. 

Je travaille ce qui persiste, ce qui reste en mémoire : la rémanence

La présentation des films est une mise en situation des vidéos imaginée pour devenir imaginante.

Le spectateur est dans un « Entre trois »  imperceptible état, d’un moment furtif d’absence,…de vacance,…de liberté…de respiration ou le regard s’efface derrière le ressenti, ou la lenteur stimule le processus mental vers l’imaginant (Pol Bury, le temps dilaté)                                                       

                                        

La technique aussi est particulière

Les films sont prévus pour être présentés lors d’ expositions, volontairement très courts (de 2’ à 12’) pour un public en visite.

Dans les films de création je privilégie le travail au tournage, lent et minutieux avec une préparation précise, scénographiée, travaillée comme une performance. Les prises de vues sont répétées et tournées plusieurs fois pour arriver à donner ensuite l’impression d’un instantané où je joue avec l’image et son reflet. Le montage en est facilité et allégé.

Les performances sont auto-filmées et les films réalisés directement par l’artiste sont montés sans trucages : tout se passe lors des prises de vues directes, réglées par des jeux de miroirs déformants pour le Reflet. Les flous, les bougés… sont conservés pour renforcer l’effet d’instantané.

 

A ce jour :

– 60 films en vidéo de recherche et de création

– 16 films sur le travail, les performances et les réalisations plastiques

 

 

 

 

 

 

 

 

* C.E.R.C.A – centre d’expérimentation, de recherche et de création artistique

* MJM : Média jeunesse méditerranée Nice