Double et Moi

Passage d’ombre

Ombre portée


2010 Entre sombre

Métamorphose de l’ombre de pierre

Ombre cherchée des géométrismes

Ombre furtive

Ombre trouvée

 

Chaque image présentée porte une histoire cachée

Chaque individu donne l’image d’un présent construit de secrets personnels

L’artiste est révélateur d’invisible

 

Les premières années et le début des années 80

Tout commence dans les années 70 : le travail est en noir et blanc avec un reflex Canon d’occasion.

Tirage par mes soins dans mon petit labo avec choix de » non retouche ». Dans les photos, le travail à la prise de vue et le sens sont déjà prioritaires à la technique.

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Les années 80…2000… : Les Veuves

Pour les photos des « Veuves » Fatia sera mon modèle durant 7 ans, prises de vues dans les cimetières militaires, ou les forêts juste après les incendies.

Très vite vient l’envie de jouer avec les tirages et même de rajouter : des défauts, des retouches, des choses signifiantes…significatives pour des photos « plus construites ». Les tirages sur papier très brillant privilégient le côté dérisoire de la guerre pour un effet pamphlétaire.

Puis d’annuler la profondeur de champ vers un aplatissement de l’image en accord avec le thème : ni profondeur, ni ouverture, ni perspectives.

J’interviens en « peinture retouche » à la gouache puis avec des « trucages » à la photocopieuse (dès 1985 et en acquière une pour l’atelier).

L’arrivée de l’ordinateur permettra de nouvelles possibilités vers une destruction partielle de l’image qui renforce encore les désastres de la guerre. (Abandon des tirages au profit d’un labo pro).

En parallèle le besoin de séries et de multiplication s’impose pour réaliser des mises en situations, des « atmosphères » des « ambiances » qui rejoignent les recherches plastiques du moment sur la mort et le passage et lient mes 2 supports de création : matière-volume et photo-installation pour dire ou faire dire…mais sans réaliser ni reportage, ni documentaire…et dépasser les à priori du réel pour proposer un réel autre.

1994 : Les Veuves sont reprises et travaillées avec les nouvelles techniques pour devenir « les porteuses d’ombre » et « les larmes des Veuves » (installées au musée départemental à Gap en 2004). 

Le multiple renforce la critique de la « mort inutile » face à une société où l’humain perd de plus en plus la priorité.

La transparence devient signifiante mais complique techniquement les réalisations.

Les photos sont multipliées, plastifiées ou non pour être présentées en installations dans les galeries ou les musées.

Jusque en 2004 je privilégie le noir et blanc qui semblait plus poétique, plus artistique, plus signifiant pour ces travaux créant une ambiance particulière de la réalité.

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Années 2000…et aujourd’hui

Les expositions d’art plastique se multiplient, achat « à reculons » d’un compact numérique pour les archivages et les books : c’est une révélation de possibilités de jeux de couleurs et de potentialités.Le numérique permet d’entrer dans une autre approche de la photo et de créer plus encore mes univers en relation avec la rémanence comme « au-delà « de la réalité. Je retrouve le plaisir des réalisations vidéo des années 80 et du dépassement de la réalité pour donner à voir une réalité autre : la couleur s’impose, l’avant cliché devient le moment le plus important du travail.

Le thème du passage (qui n’a jamais quitté les recherches) me conduit à me centrer dans l’espace et le travail artistique : 1er autoportraits détournés, transformés à photoshop, présentés lors de l’exposition « portraits du Je » au musée départemental à Gap, en 2006.

Le plexiglas est signifiant du travail plastique et récurrent dans les réalisations depuis 1983 : les tirages seront donc sur plexi brillant pour renforcer la signification et la liaison avec les œuvres plastiques.

Dans ce travail, encore plus qu’avant, les choix des prises de vue, des cadrages…tiennent compte des interventions numériques à venir, rien n’est laissé au hasard…ou si peu. Tout est préparé, comme pour un tournage de film pour réfléchir les dualités de l’artiste femme que je suis.

Mais, le travail technique s’approche trop de la peinture numérique, je cherche des représentations plus proches du réel pour les photographies.

 

Début de 2 grandes séries d’autoportraits (toujours en cours) « Ombres » et « Reflets »

L’ombre est considérée, symboliquement, comme chargée de toute l’essence subtile du corps, comme une seconde nature, souvent liée à la mort et au passage. Elle resterait en lien fantomatique avec les vivants et questionne sur l’invisible. L’ombre portée propose la dualité par projection du moi.

Le reflet est un « écho d’image » perverti, déformé en liaison avec l’espace-temps et questionne le dépassement possible des apparences.

Le reflet présente ce qui persiste, ce qui reste en mémoire, la rémanence. Les images d’avant, latentes sur leur support ne se révélaient qu’au tirage en chambre noire. Aujourd’hui le numérique permet des « tirages virtuels » pour des photos « réelles ». Ces photos ne sont pas ou peu retouchées, en parallèle avec le travail vidéo. Le flou, la netteté, le besoin de précision technique et de réglages…imposent un retour au reflex, (Canon numérique).

 

Les photos sont travaillées et préparées :  

     – pour des tirages glacés et ultra brillants sur plexiglas ou miroirs pour la série « Reflets ». 

     – pour des vidéo-projections, mises en situation de photos en très grands formats

       organisées et pensées pour restituer la lumière des effets de l’ordinateur.

     – pour des présentations en « cadres – écrans » (écrans d’un mètre minimum – résolution 1920 x  1080)   

Une partie des séries  « anamorphoses illusoires » et « ombres portées »   est présentée sur le web.

La série « Lumières d’ombres » est une partie importante de l’installation « Révélation » présentée en 2012 au musée départemental à Gap.

 

La performance et la vidéo (mise en sommeil depuis la fin des années 80) accompagnent ces recherches. Les performances sont auto-filmées et les films réalisés directement par l’artiste sont montés sans trucages : tout se passe lors des prises de vues directes, réglées par des jeux de miroirs déformants pour le Reflet.