En ce 4 juin 1998, c’est l’enthousiasme combatif de l’urgence qui me pousse à ouvrir le débat contre la logique et le consensus artistique, dans une société qui isole le créateur et le pousse vers le travail culturel, dans un monde de plus en plus incompréhensible.

LE CONCEPTUEL ESTHETIQUE

Cet oxymore apparaît comme un  » anarchisme contrôlé  » pour faire évoluer l’identité même de l’art et le dynamiser par des artistes rebelles et proposeurs : pour mettre en avant la controverse, en ouvrant un débat sur l’esthétique.

La liberté n’est jamais donnée, elle est à prendre.

Le Conceptuel Esthétique : C-Est

= C’Est

C’Est :

Résister à la morosité ambiante et renouer avec le public par la mise en avant d’oeuvres puissantes et poétiques, reflet de l’intensité intérieure de l’artiste.

Résister par la combativité et la rébellion artistique, vers une nouvelle substance de l’art.

Résister et produire des  » choses  » signifiantes.

C’Est :

Dire non à la standardisation et à l’ordre clos de la norme institutionnelle et économique qui entravent l’art et prônent la culture, par la mise en place de réseaux ou de cercles de reconnaissance.

Dire non aux déviances de la vulgarisation et de l’art pour tous.

Dire non à la terreur de la non commande, non subvension, …qui pousse à l’autocensure ou à la mise à l’écart. Attention, le cauchemar ne fait que commencer dans la société mutante.

Dire non à la perte de l’espace libre de la création et du lieu de l’art : pour dépasser l’apparence, il faut refuser l’espace imparti.

Dire non à la rentabilité immédiate en art, au flou, &agrave la mode, au zapping, pour jouer la durée, la profondeur et le recul.

Dire non à la spéculation sur l’art contre la valeur artistique, elle crée des artistes précaires : l’art n’est pas un produit, l’artiste non plus, les critères de la création ne sont pas ceux de l’audimat.

Dire non à la haine et au mépris pour l’art actuel et la création  » différente « 

Dire non à l’artiste  » jongleur  » qui passe d’un système à l’autre et se sent très bien dans celui qu’il critique apparemment.

Dire non à la primauté du discours.

C’Est :

Affirmer une plaidoirie pour retrouver l’identité de l’art plastique dans la pluridisciplinarité et la liberté hors du marketing artistique, contre la dissolution dans l’ART.

Affirmer que la beauté / laideur en art, ne veut pas dire le dogmatisme d’un canon, ni sa justification, mais plutôt une réflexion esthétique ouverte, véritable débat contre le consensus stylistique ou autre.

Affirmer l’existence physique de l’oeuvre d’art plastique, par une production visuelle, sans occulter le travail spirituel : le contenu vient de la critique et du concept, même si l’invention formelle peut être signifiante.

Affirmer ses différences et ses spécificités contre l’uniformisation de la mondialisation dans une réflexion politique et sociale.

Affirmer le caractère personnel de l’artiste chercheur contre l’artiste entrepreneur, pour des curiosités multiples et l’expérimentation en art plastique.

Affirmer le droit à la  » paresse créative  » comme seul espace de recul.

C’Est :

Proposer des réalisations utilisant  » le nouveau matériau  » aussi bien que les apports du passé, pour réactiver la pratique et faire sens.

Proposer la confrontation artistique et intellectuelle pour une meilleure présence plastique et des réalisations  » esthétiques réfléchies « 

Le Conceptuel Esthétique est cet équilibre instable.

L’artiste qui le choisit est un producteur d’oeuvres et de sens, un joueur de vie, un joueur de mort, sérieux jusqu’au rire.

Comme…..un manifeste

                                                                                                  Le 4 juin 1998.

                                                                                                Martine Viala.

 

Le livre à toujours eu beaucoup d’importance pour moi

en pension je dépensais mes économies pour acheter des lampes de poche

et lire sous mes draps après l’heure du coucher. 

 

2014 — -Conserve – Converse (exemplaire unique) – Festival ”un max de poésies”. Texte et photos imprimés sur calque, livre en plexiglas.

2010 — Je vous M…(mens) écriture manuscrite sur miroirs et masque respiratoire. Exemplaire unique  réalisé pour la galerie ”Pleine Page” Barjols 83.

2009 — Marcel Texte Martine Viala. Livre-vêtement, écriture manuscrite à l’encre de Chine et résine sur plastique et tissu lacéré. Exemplaire unique réalisé pour la galerie ”Pleine Page” Barjols 83.

2009 — Carnet de voyage en mallette : Mongolie Texte et dessins de Martine Viala. Exemplaire unique 16×18.

2008 — ZIP Texte Martine Viala. Livre mou, écriture manuscrite à la peinture à l’huile sur plastique 20×30. Exemplaire unique réalisé pour la galerie ”Pleine Page” Barjols 83.

2007 — la molécule Texte de Mireille Guillet. Bois, tubes en verre, perles de verre, mica, plastique 15x20cm. 7 exemplaires.

2007 — « Perles de pluie » livres sonores et sibyllins Livres sans texte. Plexiglas nacres pillées, perles de verre, résines, verre….multiples uniques, tailles variables – 19 exemplaires uniques.

2007 — Jeu du JE Boite en plexiglas contenant un livret de règles et 90 pièces de jeu en plexiglas écrites au cerné vitrail. 8×14  – exemplaire unique.

2007 — Origine des choses Texte de Claude BER. Plexiglas et livre mou sur plastique, écriture manuscrite à la peinture à l’huile. 20×30 – 5 exemplaires.

2007 — Oracles Textes de Kacendre. Ecriture manuscrite à la peinture à l’huile sur plexiglas, résine et verre. 7 multiples-uniques de tailles variables de 22 à 30cm.

2006 — Merveille de la guerre. Textes de Apollinaire, Hugo et Rimbaud. Technique mixte sur bois et marouflages Exemplaire unique 160×100

2006 — Haïku Textes de Issa Kobayashi, Ryôkan et Matsuo Basho exemplaire unique 60×19 bois, lavis à l’encre de Chine.

2006 — Noirceur de guerre Texte Martine Viala. Exemplaire unique, manuscrit sur bois, bas-reliefs en technique mixte sur bois et marouflage de papier de verre 57×50

2006 — Depuis six mille ans la guerre Texte de Victor Hugo (recueil : les chansons des rues et des bois) Livre en rouleaux de plastique à thermoformage, 70×30 Exemplaire unique.

2006 — Présent pour veuves de guerre Texte de Martine Viala. Montage en plexiglas et métal – exemplaire unique 40×20

2006 — Le territoire des mots de mort Texte de Martine Viala. Papier de verre marouflé sur bois, technique mixte Exemplaire unique 121×25

2005 — Fenêtres Livre objet texte Claude Ber (7 exemplaires)

Ne dites pas…dites… Textes Pierre Louïs, extraits (9 multiples-uniques).

« Morceaux choisis » Pierre Louïs, extraits du Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation (3×3 multiples-uniques)

Les Petits Poèmes Posthumes

                   – A Virginie livres « commémoratifs » textes Martine Viala (9 exemplaires)

                   – A Victoire livres « commémoratifs » textes Martine Viala (9 exemplaires)

                   – A Violaine livres « commémoratifs » textes Martine Viala (9 exemplaires)

                   – A Violette livres « commémoratifs » textes Martine Viala (9 exemplaires)

                   – A Valentine livres « commémoratifs » textes Martine Viala (9 exemplaires)

                   – A Véronique livres « commémoratifs » textes Martine Viala (9 exemplaires)

                   – A Victorine livres « commémoratifs » textes Martine Viala (9 exemplaires)

2004 — Propagation livre d’artiste texte Martine Viala (7 exemplaires)

Mémoires mortes livre d’artiste texte Martine Viala (7 exemplaires)

1996 — « Textes choisis » Lewis Carroll, les aventures de Alice au pays des merveilles (Ex. unique)

1995 — « Textes choisis » Henri de Monfreid, le feu St Elme (exemplaire unique)

Les livres de la volière installation de 18 livres sculptures (exemplaires uniques)

1994 — Les réserves du négatif livre sculpture texte Jean-Jacques Viton (5 exemplaires)

1993 — Dans un autre monde, nous n’irons pas en voiture livre objet texte Liliane Giraudon (5 exemplaires).

 

 

Livres d’artiste édités

 

Textes de Martine Viala

2014 — Mémoires mortes – Imprimé sur calque, 2 encres de Chine en surimpression par Martine Viala. Edition du CERCA   Tirage : 100 exemplaires   ISBN – 978-2-9536191-2-6

2014 — Propagation – Imprimé sur calque, 2 encres de Chine par Martine Viala. Edition du CERCA  Tirage : 100 exemplaires   ISBN – 978-2-9536191-3-3

 

 

 « Donner à lire, donner à voir, donner à toucher » pour des « écrits plastiques »

 

Le livre à toujours eu beaucoup d’importance pour moi, en pension je dépensais mes économies pour acheter des lampes de poche et lire sous mes draps après l’heure du coucher. Mes parents, antiquaires, avaient une bibliothèque de « beaux » livres, dont beaucoup étaient écrits en français ancien. C’est dans le texte que j’ai découvert les classiques, le théâtre, puis la poésie.

C’est là aussi, que j’ai pris conscience de l’importance du contact physique, charnel, avec l’objet livre, la plupart étaient en cuir, dorés à l’or fin.

De fait, j’ai toujours mené en parallèle un travail d’écriture poétique et mon travail d’art plastique.

Je suis une plasticienne qui écrit, pas une écrivaine, pour les livres d’artiste je préfère travailler avec des écrivains, le plus souvent contemporains. (Liliane Giraudon, J-Jacques Viton, Claude Ber, Mireille Guillet, Kacendre,….seuls 8 titres de moi sur les 50 déjà réalisés.)

Le livre d’artiste est avant tout une rencontre entre deux créations différentes qui vont s’échanger et se répondre : tantôt la plastique découle du texte, tantôt le texte répond à une image déjà construite,… parfois deux personnes se rencontrent et souhaitent réaliser ensemble.

Dès 1987 création de couvertures de livres et de revues, mais c’est par une rencontre, en 1993, que je me lance et depuis réalise les livres de la conception à la fabrication.

 

Le choix de supports non traditionnels, des formats (du livre minuscule qui tient dans la main au gigantisme du livre pénétrable – 100m²) et de l’écriture manuscrite ou imprimée, sont des volontés de sens, pour un indispensable échange entre la plastique contemporaine et des textes parfois anciens.

Le travail des livres d’artiste, livres « objet » et livres « sculpture »… joue sur un assemblage de matières, signifiantes avec les coordonnées extérieures de l’écrivain et les éléments intérieurs de la plasticienne, pour dépasser les limites traditionnelles du livre vers une œuvre individuelle commune.

Depuis 2004 je crée en priorité des livres transparents, ce choix de support est un pari difficile, mais indispensable accord avec le travail d’art plastique, pour rester dans un ensemble cohérent en liaison avec ma quête personnelle et les thèmes traités.

Depuis 2010 le support miroir répond aux transparences de même que la mise en place de livres d’artiste « numériques » questionne cette modernité.

Les livres sont entièrement réalisés par l’artiste de la conception à la fabrication

De Livres d’artiste de Martine Viala

« C’est par ses recherches sur les territoires du noir, du vide et du plein réunis, le « territoire de la limite”, lieu de toutes les peurs mais aussi de tous les possibles, ”lieux de l’Entre” que Martine Viala est venue au livre.

L’artiste donne à voir, sous la forme qu’elle choisit, crée et impose une double lecture du texte original, proposant une abstraction de la forme des mots. » (Mme Frédérique Verlinden – conservateur du musée Départemental à Gap)

De Livres d’artiste de Martine Viala

 

 

 

 

 

Vidéos plastiques et expérimentales

 


2008 – l’ombre des miroirs de moire dorée


2011 – Insensiblement dansent les cheveux soleil


2011 – Dans le bruissement des miroirs de pluie


2008 – Mirages du JE


2011 – Le miroir aux miracles


2011 – Révélation glacée des miroirs de neige


2009 – Interférences

 

Découvrez d’autres vidéos de création dans les autres rubriques et sur Dailymotion

 et à partir du 16 mai 2015 – 52 vidéos de création présentées au Musée Muséum Départemental à Gap lors de l’installation ”collection de Moi(s)”

 

 

 

VIDEO de création et de recherche de Martine Viala liste par thèmes 

Autoportraits — Mirages de Moi

          2008 Mirages du « Je »  (6′) MF*

          2008 – L’ombre des miroirs de moire dorée (5’47) MF

          2009 Interférences  (9’56)

          2010 – Reflets d’une biennale (12′) MF

          2011 – Révélation glacée des miroirs de neige  (6′) MF

          2011 Dans le bruissement des miroirs de pluie (8’30) MF

          2011 – Insensiblement dansent les cheveux soleil  (6’18) MF

          2012 Echos illusoires – (4′) MF

          2012 – Nymphe de lumière – (6′) MF

          2012 Dans le crissement des lumières miroirs – (5′) MF

          2013 – Le souffle du mirage (2′)

          2014 – L’ombre de l’Entre d’or (6’) MF

          2014 – Reflets virtuels de réalités vraies (8’) MF

          2014 – Perdue dans le labyrinthe du mirage miroir (6’20) MF

 

Reflets

          2006Reflets de moires de brise (5′)

          2007 – Lumière lunaire de l’antre – (9′) MF*

          2009 – Le pont d’Ambialet  (9’32)

          2009 – Dans le vague des distorsions reflets (5’10) MF

          2010 – Lumières d’eau  (10’09) MF

          2010 Ciels d’eau  (12’03)

          2011 – A la poursuite de l’onde vive  (5′) MF

          2011 – Dans le scintillement des parures de l’ondine  (6’45) MF

          2013 – Trans-lucide des apparences (5’40) MF

          2013 – Le trouble des ombres vénitiennes (4’50) MF

          2013 – Passage d’inverses (6′) MF

          2013 – Passants d’outre monde (4′) MF

          2015 – Dans le trouble des apparences (3’30) MF

          2015 – Mirages de l’Entre de l’eau lumière (4’30) MF

 

Révélation 

          2011 Le miroir aux miracles (10’29) MF*

          2014 – Ombre de lumière (5’) MF

          2014 – Musicales vibrations des échos d’images (5’) MF

          2014 – Ombres des ondes portées (7’) MF

 

 

Collection d’une Passante – Vidéos 

          2012 – L’Entre insondable du soleil noir  (6′)

          2011 – Dans le murmure des prières des moulins de Labrang  (7’10)

 

Ombre – lumière

          2010 – Entre-sombre  (9’26) MF*

          2012 Ombre Passante cherche après Lilith  désespérément  (5′)

          2013 – Empreinte d’ombre d’onde (4′) MF

          2013 – Les ombres du mirage (5’10) MF

          2013 – Au pays de l’étrange (4’50) MF

          2013 – Reflets d’ombres des ondes du temps (4’) MF

          2013 – Ombres du labyrinthe des moires d’onde (3’30) MF

          2014 – Dans l’Entre de Lilith (8’40) MF

          2014 – Lilith rencontre l’esprit de la caverne (9’20) MF

          2014 – L’ombre de l’eau d’or (5’) MF

          2014 – Ombre posée du double monde (4’30) MF

          2014 – Moires d’ombre posée (8’10) MF

          2014 – A l’origine des chimères de Lilith (8’10) MF

          2015 – Métamorphoses de l’ombre de pierre (7’30) MF

          2015 – L’oracle et le crapaud (5’) MF

          2015 – Eveil archaïque de l’ombre pariétale (3’) MF

          2015 – La funambule du monde du vert (6’40) MF

          2015 – Paradoxale matière d’ombre (7’50) MF

          2015 – Le trouble de Percefeuille (5’) MF

          2015 – L’ombre du pont du mirage vert (5’20) MF

 

 

Archives

1985 — Trace  « trucages » (vidéo expérimentale-réalisation images et musique) 19’37 en ¾Umatic et VHS –  Production Neige sur l’écran – numérisé

1985 — Traces  (vidéo expérimentale-réalisation images et musique) – (7′) en ¾Umatic et VHS-  Production Neige sur l’écran – numérisé

1985 — Les yeux  (vidéo expérimentale-réalisation images et musique) (12’20) en ¾Umatic et VHS – Production Neige sur l’écran – numérisé

1986 — Présence   (5’50)  – en ¾ Umatic – production MJM – Nice          

1987 — Retouches  (6′) –  en ¾ Umatic – production MJM – Nice 

 

*MF – coproduction ”musée de France”

 

 

 

La vidéo de recherche

 

Les premières années – les années 80

Tout commence par la fondation du C.E.R.C.A* en 1982 

Puis de groupes de recherche

          – A Suivre… en 1983– moyen pour les artistes de réfléchir ensemble et de dynamiser nos recherches contemporaines – beaucoup d’expérimentations…des performances, de la musique,…

          – Neige sur l’écran en 1983 s’oriente vers la recherche multimédia et le film expérimental

Avec les performances et les installations éphémères il faut filmer pour faire trace, une demande de subvention régionale permet en 1984 l’achat d’un matériel vidéo transportable.

Les années 80 seront à la fois

– l’apprentissage de cette nouvelle technique (stages de prise de vues, de scénario, de montages,…)    je travaille sur des documentaires pour une « boite » de production niçoise (MJM*).

– et des années d’expérimentation artistique avec  « les moyens du bord »  

Entre 1985—-87 réalisation de plusieurs films autour du signe, de la trace et des yeux (vidéo JVC – VHS et un ordinateur TO7 pour les trucages, création des musiques concrètes)  

Neige sur l’écran devient producteur des films de recherche

15 ans – sans production vidéo 1990 : arrivée à Marseille – changement de lieu, d’atelier et… plus de matériel. Les recherches évoluent et s’orientent vers d’autres supports de création : arrêt de la performance et de la vidéo.

 

 

Années 2000 – et aujourd’hui

En 2000 à Martigues la présentation de « Les choses »  installation de 400m2 déclenche l’envie de travailler avec la lumière pour sculpter l’espace  et créer des ambiances plus signifiantes. Participation à une performance théâtrale filmée dans l’installation. 

En 2004 la rencontre avec Madame Frédérique Verlinden, conservateur au Musée Départemental à Gap, va faire évoluer et dynamiser mon travail.

10 ans d’échanges, de relation, de création,…d’amitié

10 ans de quête où le musée est au centre du travail  

L’exposition  « les Veuves »  présente des installations où la photo (noir et blanc) multipliée est mise en situation pour créer une atmosphère particulière, proche des effets cinéma.         

      

                

En 2006 lors de l’exposition du  « Je »  la lumière, le reflet, le corps sont au centre des questionnements …. 

                                                                           ….retour à la performance et à la vidéo de recherche            

La reprise de la vidéo de recherche m’oblige à me « re-situer » par rapport à ce médium qui a fortement évolué en 15 ans, mais aussi aux nouvelles orientations de la quête plastique…et personnelle.

Une partie des films est coproduite par le Musée Départemental à Gap qui stimule les recherches par plusieurs expositions personnelles et de groupes.

Chaque film est une éphémère empreinte d’un moment de quête

Tout au long de ces 10 ans, la vidéo prendra une orientation nouvelle pour se modeler sur les recherches plastiques : si le Passage et l’Entre sont toujours présents, le reflet, l’ombre et la lumière renforcent le côté spirituel et questionnent le virtuel et la réalité vraie. 

L’ombre portée propose la dualité par projection du Moi. L’ombre est statique et figée, ici le double est déformé pour communier avec l’espace récepteur. L’instant révèle l’invisible et imprime le moment du passage.

Le reflet est un « écho d’image » : le Moi est déformé, mouvant, insaisissable et flou en liaison avec l’espace-temps, il questionne le dépassement possible des apparences.

Ici, perceptions fugaces, ombres et reflets se posent en complémentarité et jouent sur le paradoxe de leurs oppositions volontairement perverties, prétexte au ressenti d’univers autres.

La lenteur propose la volonté de « pausé – posé », de trouver le juste temps – celui de s’arrêter pour penser, de retrouver la qualité et le sens du long terme (le slow de Carl Honoré dans les années 80)              

Les installations s’allègent d’une partie du volume, remplacé par des projections de photos et vidéos en « sculptures de lumière « . 

Dans ces jeux « d’échos d’images » le réel est perverti, déformé,…il questionne l’au-delà de la réalité. 

Je travaille ce qui persiste, ce qui reste en mémoire : la rémanence

La présentation des films est une mise en situation des vidéos imaginée pour devenir imaginante.

Le spectateur est dans un « Entre trois »  imperceptible état, d’un moment furtif d’absence,…de vacance,…de liberté…de respiration ou le regard s’efface derrière le ressenti, ou la lenteur stimule le processus mental vers l’imaginant (Pol Bury, le temps dilaté)                                                       

                                        

La technique aussi est particulière

Les films sont prévus pour être présentés lors d’ expositions, volontairement très courts (de 2’ à 12’) pour un public en visite.

Dans les films de création je privilégie le travail au tournage, lent et minutieux avec une préparation précise, scénographiée, travaillée comme une performance. Les prises de vues sont répétées et tournées plusieurs fois pour arriver à donner ensuite l’impression d’un instantané où je joue avec l’image et son reflet. Le montage en est facilité et allégé.

Les performances sont auto-filmées et les films réalisés directement par l’artiste sont montés sans trucages : tout se passe lors des prises de vues directes, réglées par des jeux de miroirs déformants pour le Reflet. Les flous, les bougés… sont conservés pour renforcer l’effet d’instantané.

 

A ce jour :

– 60 films en vidéo de recherche et de création

– 16 films sur le travail, les performances et les réalisations plastiques

 

 

 

 

 

 

 

 

* C.E.R.C.A – centre d’expérimentation, de recherche et de création artistique

* MJM : Média jeunesse méditerranée Nice 

 

 

Les Porteuses de lumière de crépuscule

……..2020….2022Espace Particulier d’Art Actuel

Petites lumières, 

à peine visibles pour ceux qui peuvent (veulent) les voir

Petites lumières

à peine perceptibles d’un monde en cécité

Seul espoir

d’une période terrifiante….édifiante…d’un monde sans futur, sans avenir…presque sans présent

Où sommes nous ?

Qui sommes nous ?

          Est-il encore possible de vivre et non survivre?

Veuves et Porteuses d’ombre 1984 – 2004

« Les Veuves »  voilées / dé…voilées, mères, sœurs, filles, épouses ou  fiancées

 Témoins du non oubli et réservoirs de souffrances

Juste reflet d’une vie gâchée, elles nous accusent du désastre !

Elles portent en elles l’irrespect de ces sociétés  qui de toute façon conduisent à la mort et à la destruction

Vêtues de noir, elles posent…elles se posent contre, s’opposent

 ”Les porteuses d’ombre”

 sont irrévérencieuses de l’acceptation des humains et crient  ”mort à la mort”

De 1985 à 2000…  » Les Veuves  » se présentent comme un pamphlet face à l’écroulement et à la destruction des espoirs, pour une chronique féroce…et esthétique. Face à la détresse, les veuves s’organisent dans l’ambiguïté, leur présentation joue sur la beauté du terrible et la fragilité de l’éphémère.

Fatia, Algérienne, mannequin, pose tout de noir vêtue dans des cimetières militaires.

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C’est en réponse aux événements que j’ai décidé d’approfondir ce travail en l’orientant plus sur les cimetières militaires des guerres passées, comme effet miroir du présent. Pour ce sujet d’actualité brûlante, j’utilise les moyens des reporters de guerre, photos et images multipliées … et mets en parallèle des tombes de l’armée coloniale et des cimetières du débarquement américain tous croyaient défendre les valeurs de la République, leurs familles et bien sur, leur vies.

Ici, tombes musulmanes et chrétiennes sont mêlées, tous défenseurs d’un monde  » libre «  soldats américains,  français, tirailleurs sénégalais, harkis,…Tous « reposent » ensembles sous la terre, en ayant cru,… ou espéré, faire la dernière !

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Les photos des Veuves sont retravaillées à l’ordinateur vers une disparition volontaire du réel de la vie, des destructions partielles ou des rajouts et une mise en avant du vide. Puis tirées en labo photo pour jouer sur la révélation et devenir des photos autres. Seules restent  » les porteuses d’ombre »

Ici le concept de mort rejoint celui de l’infini et la somme des cadavres d’hommes ordinaires ou extraordinaires n’est plus qu’un ramassis de vies de morts, hécatombes sans fin au milieu des tombes éventrées.

Les veuves pleurent des larmes de cris

Les âges de la vie d’une femme 2005-2006

L’élévation du Moi 2005-2006

Jeu de filtres 2005-2006